Gérer les situations extrêmes.

Les professionnels des institutions sanitaires et sociales peuvent éprouver de plus en plus de difficultés voire un réel malaise du fait de l’importance grandissante de situations qu’ils ont à traiter dans lesquelles la dimension psycho-sociale du malaise se surajoute aux troubles psychiques de l’usager.
En effet, L’expression d’une « souffrance psychique » fortement associée à la précarité et à l’exclusion vient infiltrer le champ de la pratique professionnelle. Cette souffrance psychique gêne alors les personnes en situation de handicap social dans leurs efforts de réinscription dans la société et peut confronter les professionnels accompagnants à des situations extrêmes et complexes.
Les déterminants de ces situations de handicaps cumulés sont multiples et les réponses à apporter le sont tout autant.
En matière d’accompagnement et de soutien deux grands versants doivent se profiler :
Celui de l’accompagnement des personnes en situation de précarité et celui des professionnels de première ligne qui peuvent se sentir démunis face aux personnes présentant des handicaps cumulés.
En effet, ces souffrances, générées ou aggravées par des difficultés multiples : familiales, sociales, de santé, économiques….lorsqu’elles sont trop aiguës peuvent déstabiliser la relation d’accompagnement et rendre inopérant les outils d’intervention classiques dont disposent les personnels accompagnants. Cela peut conduire ces professionnels accompagnants à s’interroger d’une part sur la nature des problématiques posées et d’autre part sur leur propre compétence à prendre en charge la situation.
Ces situations aux déterminants complexes ne cessent donc d’interroger sur les limites des interventions des professionnels de terrain et leur basculement possible dans un champ qui n’est plus tout à fait le leur.
Dans nombre de situations complexes, les professionnels accompagnants sont confrontés à une contradiction entre des missions fondées sur une finalité de l’accompagnement, la nécessité de justifier quantitativement de leur action et des situations qui sont demandeuses d’une grande disponibilité. Ils peuvent ainsi arriver à douter de leur efficacité ou de la qualité de leur intervention.
Ce malaise peut être accru par la façon dont certains usagers sont envoyés par d’autres établissements avec la promesse que ce dernier trouvera la solution là où d’autres se sont déjà épuisés.
Cette proposition de formation vise donc à la fois à soutenir les participants dans leur pratique quotidienne auprès d’usagers présentant ces situations extrêmes et à étayer leur pratique afin de répondre plus efficacement aux besoins de cette population en grande difficulté.
A l’issue de la formation, les participants pourront identifier les enjeux et les limites de leurs interventions et développer individuellement, collectivement et en réseau des stratégies de diagnostic et d‘accompagnement des personnes présentant ces situations de grande difficulté.

• Identifier les situations extrêmes dans le milieu du travail, acquérir une meilleure compréhension de ces situations et des problématiques liées aux situations de précarité, d’exclusion et/ou de troubles psychiques associés.
• Savoir mettre en place dans le contexte professionnel des stratégies de prévention et d’accompagnement de ces situations complexes et parfois extrêmes pour soi et auprès des autres.
• Etre en mesure de rechercher, de développer dans le milieu de travail et en réseau, des « savoir faire » et des « savoir être» efficaces face aux personnes présentant ces situations (handicap social, exclusion et/ou troubles psychiques).

UNE SESSION (2 JOURS) : INTRODUCTION, QUELLES SONT LES SITUATIONS EXTRÊMES A GERER, RÔLES ET FONCTIONS DES PARTICIPANTS, LES ELEMENTS DE COMPREHENSION DES SITUATIONS LIEES A L’HANDICAP SOCIAL, MENTAL ET AUX SOUFFRANCES QUI LES ACCOMPAGNENT, VERS UNE CLINIQUE DE CES SITUATIONS, LES STRATEGIES D’ACCOMPAGNEMENT, TROUVER LA « BONNE » DISTANCE ET TRAVAILLER EN PARTENARIAT.

PRESENTATION – AUTOPISITIONNEMENT

QUELLES SONT LES SITUATIONS EXTREMES A GERER :

• Le vécu, les émotions, les réactions et les contre-attitudes des participants face aux situations extrêmes.
• A quel moment la situation devient extrême ?
• Faire face à l’urgence.
• Faire face à la crise.
• Faire face au stress généré par ces situations extrêmes.
• Trouver la distance juste et développer des stratégies de partenariat.

LES DIFFERENTS CHAMPS : le social, le sanitaire, l’éducatif :

• Structures et établissements des participants.
• Statut, rôles, et fonctions des participants.
• Les limites face aux situations d’handicap et de souffrances cumulées.
• Le travail en réseau et en collaboration face aux situations présentées.
• Mieux travailler ensemble face aux situations extrêmes.
• Trouver la distance juste pour chaque professionnel.

MIEUX COMPRENDRE LA SITUATION DES PERSONNES EN PRECARITE AVEC HANDICAP ET SOUFFRANCE ASSOCIES.

• Mieux connaître les concepts de précarité, de grande précarité.
• L’exclusion fondement de la perte de l’identité sociale de l’individu.
• Mieux appréhender les souffrances psychiques de ces personnes et mieux repérer les profils des personnes en situation de précarité, d’exclusion et de souffrances psychiques.
• Les souffrances psychiques de ces personnes et les manifestations possibles : comportements d’isolement, échecs répétés, ruptures de trajectoires, conduites à risque, conduites addictives, violence contre soi-même ou contre autrui, ressentis d’abandon, de fatigue, d’épuisement, d’insécurité, de mésestime de soi, de dévalorisation, de honte, d’angoisse et de détresse, vers une clinique de ces situations à handicap et souffrances cumulés.
• Les situations difficiles à gérer : violence, agressivité, refus du cadre, abus, maltraitance…
• Ajustement de l’accueil et des services proposés à ces usagers en état de grande vulnérabilité : l’écoute, l’accueil, la relation de confiance, l’alliance, la prise en compte globale de la personne, l’utilisation des ressources de l’usager, l’ancrage dans la réalité, la capacité du professionnel à accepter les échecs…
• Adapter les comportements en matière de communication dans la relation interpersonnelle : apathie, antipathie, sympathie et empathie.

GERER LES SITUATIONS EXTREMES

• Comment se présente l’usager dans ces situations ?
• Comment repérer l’urgence et la crise dans ces situations aux multiples déterminants.
• Attitudes et stratégies brèves d’intervention face à ces situations : La notion de crise et d’urgence dans la théorie des systèmes, la question de la demande, l’espace et l’accueil, l’analyse de la situation, la dramatisation, les plaintes, le recadrage, triangulation et alliance.
• Travailler en réseau.

LES SITUATIONS CONCRETES :

• La personne pouvant faire preuve de violence : la présentation des situations rencontrées, les difficultés et les signes, ses besoins, ajuster la relation aux situations et au cadre de l’institution.
• Accompagner la personne en situation de repli, d’évitement, de retrait: présentation de situations rencontrées, les difficultés, la souffrance, entrer en contact, travailler l’alliance, ajuster l’intervention et trouver la bonne distance.
• La question des transgressions du cadre : présentation de situations rencontrées, les horaires, le poste de travail. Savoir gérer la situation, la question du lien et de la juste distance.
• La question des automutilations et des conduites addictives, présentation de situations rencontrées, ajustement des pratiques.
• Cas concrets apportés par les participants et travail en partenariat.

Bilan de la formation.

Méthode active et interactive, travail des représentations, questionnaire d’évaluation, exposé théorique et documents photocopiés.

Apports théoriques

QCM questionnaire d’auto-positionnement, par interaction avec le formateur à la fin de chaque séquence de travail.