
Formateur : Formateur Psychothérapeute
Durée : Une session de 2 jours consécutifs suivie de deux sessions d’une journée chacune à intervalle d’un à deux mois
Lieu : intra établissement
Public : Tout public intervenant en institution, personnel d’encadrement de proximité
Prérequis : Être en poste et avoir trois années d’expérience dans le domaine de l’accompagnement des personnes.
DPC : Non
Accessibilité: Non
Prix : Formation intra établissement: pour un devis personnalisé nous contacter
Mise à jour le: 22 mai 2023
CONTEXTE
La notion de bientraitance tire sa légitimité du droit international et en particulier de principes énoncés par l’ONU et par l’union européenne. Son horizon est celui de l’environnement global dans lequel s’inscrivent les établissements et les services, à savoir le contexte politique, social, économique et institutionnel qui l’entoure.
En France, le concept de bientraitance voit le jour dans les années 90 au sein du comité de pilotage ministériel de « l’opération pouponnières ». Le terme bientraitance renvoie au cheminement de professionnels qui souhaitent « rechercher activement des moyens permettant de ne pas se laisser envahir par le découragement provoqué par la complexité des phénomènes de maltraitance ». L’enjeu de ce concept est ainsi résumé dans le document de l’ANESM (définition et repères pour une mise en œuvre) : la bientraitance des plus vulnérables d’entre les seins est un enjeu d’humanité.
La législation Française (loi de 2002, 2005, et 2007) attire l’attention sur le choix du thème de la bientraitance qui révèle de la volonté d’aborder les pratiques professionnelles sous l’angle positif. Ainsi la bientraitance, démarche volontariste, situe les intentions et les actes des professionnels dans un horizon d’amélioration continue des pratiques tout en conservant une empreinte de vigilance incontournable. La bientraitance est donc à la fois une démarche positive et une mémoire du risque.
Développer cette culture de la bientraitance remet donc en cause les politiques de santé publique et nous oblige à considérer sa place dans nos processus et nos actions de soins.
Cette notion de bientraitance et d’humanitude est une réalité que les professionnels s’autorisent de plus en plus à aborder et souhaitent résoudre tout en gardant en mémoire la trace possible de la maltraitance. Notre offre de formation propose donc un cadre pour identifier « les bonnes pratiques » professionnelles, les optimiser, les transférer au sein de l’établissement afin d’y développer une culture de la bientraitance et du prendre soin.
OBJECTIFS
Objectifs opérationnels :
Cette formation permettra aux participants de :
- Identifier les racines de la bientraitance, en évaluer les différentes manifestations pour eux même et pour les autres (personnes hospitalisées, dépendantes, famille, collègues, …..), dans les différentes situations de leur vie professionnelle.
- Développer des savoir-faire et des savoir-être efficaces pour :
- Optimiser les « bonnes pratiques » professionnelles au sein de l’établissement tout engardant les traces possibles de la maltraitance.
- Créer une culture de la bientraitance pour eux-mêmes et avec les autres dans le jeu des interactions humaines et dans le respect et la reconnaissance des besoins de l’usager.
- Savoir construire et mettre en place, dans le contexte professionnel, des stratégies d’évaluation des « pratiques professionnelles » afin de promouvoir cette culture de la bientraitance.
Objectifs pédagogiques :
La formation doit permettre aux participants de :
- Définir précisément ce qu’est la bientraitance et la notion de projet individualisé( l’usager au centre du dispositif), en connaître les principes, les attitudes, les méthodes et les différents comportements, être capable de repérer ce qui est juste, respectueux, positif et stimulant et ce qui ne l’est pas.
- Apprendre différentes techniques relationnelles qui permettent de promouvoir une culture de la bientraitance et différentes approches d’accompagnement (communication, relation d’aide, approche psychocorporelle, analyse transactionnelle, …).
A partir des situations professionnelles réellement rencontrées et librement apportées par les participants, apprendre à :
- Reconnaître les moments difficiles dans le quotidien de l’institution et à en exprimer le vécu et les difficultés.
- Prendre du recul.
- Savoir identifier les besoins des personnes accompagnées dans le respect de leur humanité.
- Observer et développer une dynamique de la réflexion ces moments institutionnels (alternance entre la pensée et l’agir) et une analyse des pratiques au sein de l’institution.
- Repérer les ressources naturelles de chaque participant et s’appuyer sur elles afin d’optimiser les pratiques bientraitantes dans le contexte professionnel.
A partir de bilans des ressources personnelles et de l’analyse des contextes professionnels, développer une méthodologie active et innovante pour faire appliquer une culture de la bientraitance et savoir en évaluer le retentissement sur les pratiques professionnelles individuelles et collectives.
CONTENU
Présentation/attentes :
- Accueil, présentation de la méthode, du stage, du formateur et des participants.
- Présentation de la session (objectifs, déroulement).
- Travail en sous-groupe ; les facilités et les difficultés rencontrées par les participants en situation professionnelle et en rapport avec les objectifs de la session : le vécu, les attitudes, les contre attitudes et les émotions.
- Attente, demande et besoins des participants au cours de la session de formation. Le questionnaire d’auto-positionnement réalisé avant la formation permet au formateur d’individualiser la formation en fonction du niveau et des attentes des participants. En cas d’écart trop important entre les attentes du participant et les objectifs de la formation, ou si le participant ne satisfait pas aux pré-requis précisés dans le descriptif de formation, l’établissement est averti afin de prendre une décision quant au maintien du participant au sein de la session.
- Mise en commun et contrat pédagogique.
Première évaluation des pratiques professionnelles : repérer ce qui peut être amélioré dans la pratique professionnelle de chaque participant, objectif individuel (écrits, voir fiche évaluation/objectif annexe 2).
Définir la bientraitance en gardant en mémoire la notion du risque :
- La notion de bienfaisance: ne pas faire de tord.
- La notion de bienveillance : la notion d’intention et d’attitude positive.
- Les notions tirées de la psychanalyse : mère suffisamment bonne, la contrainte de perfection.
- L’ajustement à un usager singulier à un moment donné : usager au centre du dispositif de soins.
- L’empathie, l’authenticité, le respect des besoins, savoir formuler une demande.
- La sollicitude et le respect de la vulnérabilité.
- La notion de care : prendre soin et humanité.
- Réflexion sur la notion de reconnaissance.
- Les représentations de la personne âgées dans notre société : Jeunisme versus âgisme.
- Apports théoriques-Réflexion collégiale-Permettre aux participants d’exprimer leur représentation de ces notions.
- Apports de cas concrets afin de permettre le transfert de ces notions sur le terrain.
- Développer des stratégies d’évaluation et optimiser les “bonnes pratiques”.
- Aide aux aidants.
Bientraitance et communication auprès de la personne âgée dépendante et en santé mentale :
- Les représentations de chacun par rapport au concept de bientraitance.
- Les bases de communication bien traitante : respect, singularité, dignité.
- La notion de cadre bientraitant auprès de la personne âgée dépendante et en santé mental.
- La posture bien traitante : le bien agir, le bien parler, le regard, le toucher …
- La notion de relation d’aide ; respect, authenticité, historicité, les limites.
- Identification des difficultés rencontrées et condition de l’observation psychologique.
- Identification des difficultés rencontrées et condition de l’écoute compréhensive.
- Optimisation de la capacité a l’attention et aux sentiments positifs envers l’usager.
- Développer une dynamique et une réflexion continue à la recherche des meilleures réponses possibles.
- Aide aux aidants.
Synthèse des séquences et liens avec les situations professionnelles.
Intersession :
- Une prise de temps de réflexion personnelle.
- Une mise ne application des outils pédagogiques.
- Un travail d’observation et d’écriture de situations problèmes qui seront reprises en début de session.
Cas concret :
- Identifier les qualités d’une relation bien-traitante auprès de la personne âgée dépendante.
- Faire un bilan des ressources et de leur mode d’utilisation.
- Développer la capacité à l’écoute, à l’empathie, au toucher juste.
- S’entraîner à la reformulation.
- Créer un climat de bientraitance pour soi et auprès des autres.
- Aide aux aidants.
Stress et bientraitance :
- Identifier les situations de stress professionnel (questionnaire d’évaluation).
- Les notions de compassion, d’excès de compassion et d’épuisement émotionnel.
- Se sensibiliser à la gestion du stress pour soi et auprès des autres.
- Faire un bilan des ressources.
- Augmenter l’efficacité des ressources par un travail psychocorporel.
- Développer la capacité au “bien agir”.
- Aide aux aidants.
Présenter la définition de la maltraitance :
- Définition générale de la maltraitance selon l’OMS.
- Identifier les sources de maltraitance.
- S’interroger.
- Le respect des droits et libertés du patient.
- Identifier l’impact du travail en équipe sur la dynamique de bientraitance.
- Recherche des modes de communication adaptés pour améliorer la communication en équipe.
Mises en situation avec simulateurs (si l’établissement le souhaite) :
Simulateur de tremblement des mains, simulateur de l’hémiparésie (paralysie unilatérale), lunettes de simulation (aux maladies oculaires) et casques auditif.
Les différents types de difficultés rencontrées :
- Perte d’autonomie.
- Dépendance.
- Problèmes de vue.
- Problèmes auditifs.
Les mises en situation :
Les participants se mettent dans la peau des personnes âgées pour comprendre et vivre des situations réelles. Ils reproduisent les gestes simples qui sont si compliqués pour elles.
Les participants sont répartis en deux groupes : l’un représente les professionnels, l’autre les personnes âgées.
Pendant ces journées, les participants vont ressentir des difficultés physiques, mais aussi psychologiques liées au vieillissement.
Les participants simulent les gestes du quotidien des personnes âgées, comme:
- Marcher avec simulateurs de l’hémiparésie, lunettes, casques.
- Se mettre à table avec simulateur lunette.
- Tenir ses couverts avec simulateur de tremblement des mains.
- Lire avec simulateur de l’hémiparésie et lunettes.
- Regarder
- la télévision, des images, des photos avec simulateur de l’hémiparésie, lunettes,casques.
- Boire un verre avec simulateur de tremblement des mains.
- Montrer et descendre des escaliers avec simulateur lunettes, casque.
- Ecouter, entendre avec simulateur de l’hémiparésie, casque.
- Se regarder dans le miroir avec simulateur lunettes.
- Ecrire avec simulateur de l’hémiparésie, de tremblement des mains, lunettes.
- Passer de la position couchée à assise avec simulateur de l’hémiparésie…
METHODES PEDAGOGIQUES
Méthode active et interactive: mise en situation en binôme, écho et réflexion en groupe, travail des représentations, diagnostics individuels, entrainement individuel à d’autres manières d’être et de faire, exercice en groupe, apports didactiques, photo, language, études de cas concrets.
Pour les formations de développement professionnel continu, les méthodes pédagogiques de l’HAS appliquées sont :
Méthodes affirmatives
Le formateur transmet ses connaissances par des méthodes :
- Expositives : cours théorique, présentation de supports Power Point
- Démonstratives : vidéos, cas concrets
Méthodes interrogatives
Des questionnements structurés permettent au formateur de faire découvrir par le participant, par induction ou déduction, les savoirs à acquérir.
Méthodes actives
Afin de garantir son efficacité et son opérationnalité, la méthode pédagogique est essentiellement active et interactive. Elle se base sur l’expression ou l’apport de situations professionnelles vécues par les participants. L’ancrage dans les difficultés rencontrées par les participants (étude de situations réelles, retours d’expérience des professionnels) permet une adhésion de chacun et assure leur motivation. Cette formation demande donc un engagement de la part des participants, nous garantissons alors la confidentialité et la sécurité dans les travaux effectués (confère charte éthique).
Le stagiaire sera sollicité dans son implication expérientielle.
La logique de cette démarche exige une organisation en plusieurs sessions ; des exercices de lecture et d’écriture de cas concrets et un plan d’action seront proposés aux participants en période d’intersession.
Etant entendu que la fonction d’accompagnant est un axe prépondérant de l’accompagnement du professionnel (Décret du 30.06.2015 relatif à la qualité de la formation), ces intersessions s’inscrivent dans le dispositif de professionnalisation.
Ce travail en intersession fait directement partie du processus pédagogique. Il permet l’évaluation de l’impact de la formation à chaque début et fin de session et assure le transfert des connaissances et des compétences.
OUTILS PEDAGOGIQUES
Questionnaire d’auto positionnement, exposé théorique et documents photocopiés, techniques variées d’éveil sensoriel et de créativité, jeux de rôles.
METHODE D’EVALUATION
Niveau 1 – Evaluation de la satisfaction des participants
A l’issue de la formation, les participants sont invités à compléter la fiche d’évaluation individuelle : les participants évaluent le contenu, son adéquation avec leurs besoins, les modalités pédagogiques, la qualité de l’animation, les conditions matérielles ainsi que la qualité des supports remis. Les participants indiquent ce qu’ils ont particulièrement apprécié dans l’action de formation, ce qu’ils ont regretté ; ils peuvent proposer des améliorations.
Ces éléments permettent au formateur et au responsable pédagogique
- d’avoir un niveau de satisfaction globale concernant l’action de formation;
- de mettre en place, si nécessaire, des actions d’amélioration.
Niveau 2 – Evaluation des apprentissages termes de connaissances et de compétences
- Afin de déterminer l’efficacité de l’action de formation, c’est-à-dire d’évaluer les connaissances et compétences acquises au cours de celle-ci, les participants évalueront leur niveau avant et à l’issue de la formation. Cette auto évaluation est réalisée au moyen du questionnaire d’auto positionnement sur lequel sont repris les objectifs de l’action de la formation.
- Evaluation des pratiques professionnelles, des retours d’expérience en intersession et verbalisation dans le groupe de l’appropriation des référentiels et des recommandations.